Introduction
Après ma vidéo sur les récupérations politiques de l’Histoire par la classe politique actuelle, plusieurs personnes m’ont demandé mon avis sur le discours de François Asselineau (président de l’Union Populaire Républicaine) à propos de l’Histoire de France. Rappelons les faits pour ceux qui ne le connaissent pas : énarque puis haut fonctionnaire ayant écumé les ministères notamment au service de Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy, il a quitté l’UMP en 2006, la jugeant trop favorable à l’Union européenne et aux États-Unis, et a fondé l’année suivante l’UPR, parti souverainiste se disant « hors des clivages gauche-droite » et dénonçant fréquemment de multiples complots émanant généralement, selon lui, de la CIA.
Le personnage est aussi populaire auprès de ses soutiens qu’inconnu ailleurs, ce qui lui a valu une longue lutte avec Wikipédia pour obtenir un article, et un intense lobbying de ses supporters auprès des médias. Le parti, qui se targue d’avoir un grand nombre d’adhérents, n’en reste pas moins très marginal dans les urnes (Asselineau lui-même n’a pas atteint 1% des voix en Île-de-France lors des régionales). Pourquoi en parler alors ? Parce que, comme bien des mouvements du genre, il est bien ancré sur Internet, appuyé notamment sur des conférences vidéo qui peuvent sembler solides au premier abord, et qu’il importe donc de se pencher un peu sur le fond plutôt que de se contenter de tirer sur l’ambulance.
Étant historien, je vais donc essayer de décrypter sa – longue – conférence sur l’Histoire de France en essayant de voir si, comme le suggéraient ceux qui m’ont indiqué cette prestation, Asselineau est si différent des autres politiciens ou s’il utilise, somme toute, les mêmes grosses et vieilles ficelles.
Lorsque j’ai entrepris cet article, je pensais faire une sorte de reprise de son intervention, dans l’ordre, pour en démonter point à point les faiblesses. Et puis je me suis rendu compte qu’en deux heures, j’avais écrit huit pages, et n’avais pas dépassé les 30 premières minutes d’une conférence qui dure pas moins de 3 heures 15. J’ai donc changé de méthode et décidé de d’abord regarder l’intégralité de l’intervention en prenant des notes (et accompagné d’un ami/cobaye pour tenir le coup) avant de rédiger ce bilan que j’essaie de faire plus thématique. Je ne démonterai donc pas tous les points de l’argumentation d’Asselineau : je pense plus important d’initier à la démarche critique qu’il est judicieux d’avoir, et qui s’applique ici à lui, mais peut tout à fait s’appliquer à d’autres.
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