Le ventre de la révolution : L’agriculture, l’énergie, et l’avenir du communisme – Jasper Bernes

À l’époque où les membres de l’homme n’étaient pas tous d’accord entre eux, comme c’est le cas aujourd’hui, mais où chacun avait ses propres idées et sa propre voix, les autres parties trouvaient injuste qu’elles aient le souci, la peine et le travail de tout fournir au ventre, tandis que le ventre restait tranquillement au milieu d’elles sans rien faire d’autre que de jouir des bonnes choses qu’elles lui accordaient ; elles conspirèrent donc ensemble pour que les mains ne portent pas de nourriture à la bouche, que la bouche n’accepte rien de ce qu’on lui donne, et que les dents ne broient ce qu’elles reçoivent. Tandis qu’ils cherchaient dans cet esprit de colère à affamer le ventre pour le soumettre, les membres eux-mêmes et tout le corps étaient réduits à la plus grande faiblesse. Il était donc clair que même le ventre n’avait pas de tâche inutile à accomplir, et qu’il n’était pas plus nourri qu’il ne nourrissait le reste, en distribuant à toutes les parties du corps ce qui nous fait vivre et prospérer, lorsqu’il a été divisé également entre les veines et qu’il est enrichi de nourriture digérée – c’est-à-dire le sang.

Téléchargement

Page par page