Résumé :
À la lumière du changement climatique, la machine à vapeur apparaît comme l’une des forces productives les plus importantes de l’histoire. Cet essai retrace l’évolution de la pensée de Karl Marx sur cette technologie particulière, en faisant valoir que son œuvre présente une rupture : le jeune Marx épousait le déterminisme de la force productive et considérait la machine à vapeur comme une force de progrès, tandis que le Marx de la maturité avait tendance à considérer les relations de production comme déterminantes. La machine à vapeur est alors apparue comme le résultat de contradictions dans les relations entre le capital et le travail – et non comme l’origine de ces relations. Le marxisme écologique doit tenir compte de ces tensions et ruptures dans l’œuvre de Marx. En élaborant sur son constructivisme, nous pouvons nous approcher d’une théorie des technologies des combustibles fossiles en tant que manifestations matérielles du pouvoir capitaliste – l’obstacle général, jusqu’à présent, à toute politique significative pour atténuer le changement climatique.